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Thème : Pierre Lemaitre

Le nouveau roman de Pierre Lemaitre

Bernard GENSANE

Pierre Lemaitre, prix Goncourt pour Au revoir là-haut en 2013, est l’invité de “La grande librairie ” sur France 3 ce soir pour son dernier ouvrage Trois jours et une vie, par lequel il renoue avec le roman noir.

Peut-on rebondir après un prix Goncourt ? Je veux dire : rebondir en s’élevant. Pour Pierre Lemaitre, à l’évidence, c’est oui. L’auteur d’Au revoir là-haut a su se renouveler et écrire un roman policier différent de ceux qu’il nous avait proposés jusqu’ici. Même si, bien sûr, ils n’était pas que cela, ces derniers s'apparentaient au genre des slasher novels, des romans gore, à la tronçonneuse, du moins dans les chapitres introductifs, commençant par des scènes d'une grande violence, apocalyptiques. Ici Lemaitre installe le mystère avec lenteur. Un enfant en tue un autre, mais c’est presque par inadvertance, sur une impulsion pas vraiment méchante. On se dit : à quoi bon, d'autant plus qu'on sait qui est le coupable ? C’est que l’intérêt de l’œuvre est ailleurs. Pas dans l’histoire proprement dite, de fort bonne facture, cela dit. La clé de ce polar, l’auteur, en autorité royale, en bon deus ex machina, nous la livre de tout de go : « Dans les jardins et sur les gravats des maisons dévastées, on trouvait parfois un (...) Lire la suite »

Pierre Lemaitre. Rosy & John.

Bernard GENSANE

Où l’on retrouve l’ami Pierre Lemaitre.

Un jour, le futur auteur d’Au revoir là-haut, qui décrit si formidablement la vie et la mort des Poilus dans les tranchées, passe devant un énorme trou creusé dans la rue d’une ville. Il imagine comment des malveillants pourraient terroriser tout un pays avec ce trou où ils auraient enterré quelques bidules fabriqués grâce à des modes d’emploi trouvés sur internet. Et c’est parti pour un récit haletant, original, jamais téléphoné, construit de main de maître (à l’origine, ce roman était un feuilleton et Lemaitre s’est dit « libéré » par les contraintes du genre), et qui nous permet de retrouver – pour la dernière fois peut-être – le commandant de police Camille Verhoeven et ses 145 centimètres. Lemaitre a écrit ce bref ouvrage alors qu’il travaillait à Au revoir là-haut, et il est clair que les deux textes entretiennent des thématiques de contiguïté, à commencer par la fragilité des démocraties occidentales, le pouvoir destructeur, de nuisance d’individus qui projettent leur mal être, leur névrose sur des société (...) Lire la suite »

Un entretien avec Pierre Lemaitre

Bernard GENSANE

Pierre Lemaitre, prix Goncourt pour Au revoir là-haut, a accordé un entretien aux responsables de l’Institut d’histoire sociale du Gers et à moi-même.

Vous avez toujours rendu hommage aux écrivains qui vous ont influencé. Avez-­vous conscience de vous inscrire dans une chaîne ininterrompue de créateurs ? Construisez-­vous des fictions pour vivre, pour résister au réel ? Autrement dit, pourquoi écrivez-­vous ? Si je cite et rends hommage à certains écrivains ce n’est pas consciemment pour me situer dans une généalogie d’auteurs, c’est simplement que si quelque chose d’eux me vient lorsque je travaille (trois mots, une situation, une tonalité, etc.), il me semble normal de le dire. Je ne m’adresse pas à la postérité mais à ceux qui me lisent, ces citations sont donc également un clin d’œil que j’adresse à ceux pour qui j’écris. Ce qui répond à la seconde question : j’écris pour être lu. J’ai choisi d’être romancier, j’écris donc des romans. Je ne suis rien d’autre que ça, juste un type qui raconte des histoires. Avec Au revoir là-­haut, l’Académie Goncourt a couronné un grand roman populaire, en ce sens qu’il peut être lu avec autant de plaisir et d’intérêt par une (...) Lire la suite »